Anne Terlez, vice-présidente du Département, en charge de la santé, de la lutte contre la pauvreté, des personnes âgées et du handicap.
« Vivre une telle expérience, c’est extraordinaire ! »
1- Quelle a été la participation des Eurois durant ces Assises ?
Depuis le lancement, en mars dernier, la mobilisation des Eurois a été forte et ne s’est jamais démentie. Que ce soit pendant les journées à thème, auprès des structures ou sur le terrain. J’ai été agréablement surprise par la participation. Elle reflète une attente forte de la part des parties prenantes.
Les professionnels mais aussi les usagers (personnes âgées, personnes en situation de handicap, structures…) que nous avons rencontrés sur le terrain, ont pu nous donner la vision de nos services. Mais aussi leurs attentes, leurs ressentis, nous faire des propositions concrètes. Et ça, c’est primordial. Ce sera un facteur de réussite si nous arrivons à prendre en compte ces attentes, ces propositions.
2- Quel premier bilan pouvez-vous tirer des Assises des Solidarités de l’Eure ?
Je ferais 4 constats :
- grâce aux diagnostics et aux enquêtes, on peut affirmer qu’il existe des problématiques différentes selon les territoires. On ne vit pas de la même façon à Val-de-Reuil qu’à Mesnil-en-Ouche par exemple, et les besoins ne sont pas les mêmes. Bien sûr, il y a des constantes mais nous avons pris conscience de la nécessité d’adapter nos politiques selon les territoires ;
- durant ces Assises, on n’a pas tant parler de besoins financiers supplémentaires mais plutôt de la méthode de travail. Évidemment, l’argent reste le nerf de la guerre mais les besoins, la volonté de travailler ensemble, de fluidifier les parcours ont été plus souvent évoqués ;
- ces Assises ont mis en avant deux thématiques qui méritent toute notre attention. Celle de la santé et plus généralement de l’accès aux soins mais ce n’est pas une surprise ; et la question de la mobilité. La hausse du prix des carburant, le coût d’entretien d’un véhicule ou même l’impossibilité de s’acheter un véhicule est un problème pour beaucoup d’Eurois.
- enfin, le maître-mot des Assises a été « la simplification ». Simplification administrative, agilité, c’est-à-dire être capable de répondre rapidement. Et aussi simplification dans la vie des opérateurs.
3- Et maintenant ?
Il faut qu’on mouline tout ce qu’on a entendu pendant ces 4 mois et tous ensemble ! Vivre une telle expérience, c’est extraordinaire ! Nous sommes riches de tout ce qui a été dit. Il y aura un séminaire de clôture à l’automne. Nous ferons des annonces, des propositions concrètes. Sur certains sujets, comme celui de la Santé, nous n’avons pas attendu les Assises pour commencer à travailler. Je pense que certaines idées, comme celle d’une banque d’aides techniques pour enfants handicapés par exemple, pourront être mises en route rapidement. D’autres demanderont plus de temps pour répondre au mieux aux besoins des Eurois.
Deux problématiques fortes : les jeunes et les personnes âgées
Les résultats de l’Observatoire National de l’Action Sociale, l’ODAS ont révélé deux choses :
- quand on est jeune dans l’Eure, on est davantage frappé par le chômage. En effet, 22% des jeunes eurois (contre 16% pour la moyenne nationale) sont sans emploi, sans diplôme, sans formation ;
- concernant les personnes âgées, l’Eure est devant un mur démographique. Imaginez que d’ici 2030, 1 500 emplois seront à pourvoir dans l’Eure. « D’où la nécessité là encore de concentrer les efforts sur l’attractivité des métiers du grand âge et sur l’adaptation des logements. Car 85% des personnes interrogées désirent vieillir à domicile. »